Soeur Jeannette et Soeur Elphège ne sont pas d'accord. Elles ne sont d'ailleurs jamais d'accord sur rien. C'est comme ça surtout depuis que l'une joue les intellectuelles et que l'autre fait semblant de ne jamais rien comprendre. C'est un petit jeu entre elles qui a l'air de les combler...
Mais à midi, elles sont venues demander l'arbitrage de Mimosa car c'en était trop...
Mimosa n'a pas voulu connaître les raisons de leur dispute. Elle leur a simplement recommandé de se pencher sur cette tradition de la "trêve des confiseurs"...
Mal lui en prit car la Soeur Elphège, déjà très grande mais en plus montant sur ses grands cheveaux, l'accusa de tomber dans la société de consommation en faisant de la publicité pour les confiseurs.
Elle ajouta qu'elle était très étonnée car elle pensait que Mimosa prêchait pour la décroissance et pas pour l'enrichissement des commerçants de bouche, surtout ceux qui sont responsables des crises de foie au moment de Noël!!!
Elle en était devenue toute rouge, tellement que Soeur Jeannette préféra ne rien dire de peur d'une rupture d'anévrisme chez sa copine.
Mimosa garda son calme tout en lui exprimant son étonnement : "Comment se faisait-il qu'une Soeur, intellectuelle qui plus est, ne sache pas que cette tradition vient de l'églie catholique romaine qui ordonnait l'arrêt des combats entre Noël et le jour de l'an ? A l'époque, les confiseurs n'existaient peut-être pas. Ils étaient sans doute remplacés par Dieu car on parlait de "Trêve de Dieu". Cette trêve fut d'ailleurs confirmée par St Louis aux environs de 1245...
Petit à petit, tout le monde se mit à cette trêve et c'est sans doute lorsque les politiques se mirent à l'appliquer aussi bien au Sénat qu'à la Chambre des Députés qu'on commença à parler de "trêve des confiseurs" ... car ce moment devait correspondre à celui où on s'est mis à manger des sucreries entre les deux fêtes."
Soeur Elphège essaya encore d'argumenter que n'importe comment, elle les sucreries ce n'est pas son truc, Mimosa resta implacable : Elle ne voulait pas jouer les arbitres et personne ne l'y obligerait.
Après le départ des deux soeurs, elle éclata de rire : Mon Dieu comme c'est bête cette histoire de trêve des confiseurs où tout conflit doit s'arrêter parce que ce sont "les sacro-saintes fêtes" et qu'il ne faut pas se disputer mais passer son temps à manger et à copiner...
Elle se réjouit de la colère de la soeur Elphège qui l'avait empêchée de répliquer car comment aurait-elle pu défendre cette histoire de trêve qui dure une semaine, pas un jour de plus et cela dans le but de manger !!!
Passer son temps à manger au lieu de se battre... Bof...